CGT du Crédit Agricole Des Savoie

Comment sortir du piège de l'austérité ?

 

C’est à cette question cruciale que s’efforce de répondre le rapport 2012 sur le travail dans le monde, publié par l’Organisation internationale du travail le 26 avril dernier. L’OIT dresse un constat sans appel des politiques menées, notamment en Europe, depuis 2010.

 

Le rapport souligne ainsi « qu’en dépit des déclarations favorables à l’emploi qui se sont succédé dans les réunions du G20 et d’autres forums mondiaux, la stratégie politique s’est détournée de la création d’emplois et de l’amélioration des conditions de travail pour se concentrer sur la réduction des déficits budgétaires à tout prix. »

 

Ce changement s’est par ailleurs accompagné dans la majorité des pays d’un assouplissement de la réglementation du travail et d’un affaiblissement des institutions de protection des salariés. Prises dans l’espoir de voir les marchés financiers réagir de manière positive, stimulant ainsi la confiance, la croissance et la création d’emplois, ces politiques ont partout échoué.

 

Pour l’OIT, les raisons de cet échec sont claires. « Dans les faits, l’austérité s’est traduite par une faible croissance économique, une volatilité accrue et une détérioration des bilans des banques qui débouche sur une contraction supplémentaire du crédit, une baisse de l’investissement et, par conséquent, de nouvelles pertes d’emplois ». Elle a aussi altéré les budgets des gouvernements et nullement contribué à réduire les déficits budgétaires. 

Pourtant, affirme l’OIT, « on peut échapper à ce piège de l’austérité ». À condition de tourner le dos à « l’approche politique actuelle qui veut que la croissance naisse de la rigueur et que les emplois naissent à leur tour de la croissance ».

 

 L’OIT préconise donc une approche alternative centrée sur l’emploi. «Une approche, précise-t-elle, qui suppose que l’on considère les politiques favorables à l’emploi comme bénéfiques pour l’économie et que l’on refuse de laisser la finance donner le ton pour l’élaboration des politiques». Et l’OIT de proposer le renforcement des institutions du marché du travail, l’augmentation des salaires au moins au même rythme que la productivité, une hausse «mesurée et coordonnée» du salaire minimum, la restauration de conditions de crédit plus favorables aux petites entreprises ou encore l’augmentation de la taxation des entreprises qui ne réinvestissent pas leurs profits...

 



03/07/2012
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