CGT du Crédit Agricole Des Savoie

GUADELOUPE

GUADELOUPE Vague de colère

Depuis le 20 janvier, à l’appel du collectif contre l’exploitation, toute l’île est mobilisée, en particulier contre la vie chère.
C’est une vague de fond qui secoue la Guadeloupe depuis le 20 janvier. Cinquante-deux organisations syndicales, associatives, politiques, culturelles ont réussi à former un collectif dont le nom dit à lui seul les raisons de la colère:
« lyannaj kont pwofitasyon» (LKP), ou collectif contre l’exploitation. Au-delà des manifestations qui mobilisent des milliers de Guadeloupéens, les secteurs économiques sont touchés les uns après les autres par la grève. Le collectif revendique une augmenta- tion de 200 euros pour les bas salaires, les pensions de retraite et les minima sociaux, la titularisation des précaires du privé et du public, le refus du racisme à l’embauche, le gel des loyers, l’amélioration du système de santé... Au lendemain du mot d’ordre de fer- meture illimitée des stations-service de l’île le 19 janvier, les gérants refusant toute nouvelle implantation de station, c’est autour de la question du prix de l’essence que le collectif a lancé la mobilisation, réclamant une baisse de 50 centimes du prix du litre. Déjà, les i6 et 17 décembre avait eu lieu un premier mouvement de grève donnant rendez- vous au 20 janvier si des négociations n’étaient pas ouvertes.

Vie chère
C’est que le contexte économique et social sur l’île est particulièrement difficile pour la majorité de la population. Le taux de chômage est estimé à environ 35 % de la population active. Le coût de la vie est très largement supérieur à ce qu’il est en métropole. À cela s’ajoute un fait de société hérité de l’histoire, puisque l’essentiel de l’économie est aux mains des békés, descendants, blancs, des anciens esclavagistes. Paris a mis du temps à réagir. Il a fallu attendre février pour qu’Yves Jégo, secrétaire d’Etat chargé de l’Outre- mer, soit enfin dépêché en Guadeloupe, «pour une durée indéterminé». Il a annoncé, le 2, la réouverture de 25 stations-services, en échange d’un moratoire sur l’implantation de nouvelles stations sur l’île. Et également que le Revenu de solidarité active ( RSA) serait mis en place en Guadeloupe dès 2009, et que les loyers HLM seraient gelés.
Alors que la question de l’augmentation des salaires pour redresser le pouvoir d’achat apparaît comme primordiale pour l’ensemble des organisations du collectif, le ministre a annoncé .
. des prix imbattables (340 euros tout de même) pour des billets d’avion aller et retour vers la métropole.
Il a cependant admis
«un problème de redistribution » en Guadeloupe et reconnu qu’il était indispensable «que le patronat ouvre les négociations salariales ». Lesquelles tardent à s’annoncer.
Le 4, il indiquait avoir reçu
l’«engagement clair » et « chiffré » des responsables de la grande distribution sur une baisse de w % des prix de cent produits de première nécessité. Pas suffisant de toute évidence pour répondre aux revendications des Guadeloupéens et pour calmer les colères. Le LKP, porteur de sa plateforme revendicative, favorable à des négociations, se dit toujours mobilisé.
ISABELLE AVRAN

Solidarité
La CGT a fait part de sa solidarité aux travailleurs guadeloupéens et notamment à la CGTG et ses militants. La confédération souligne qu’elle «partage toutes les raisons des actions revendicatives engagées, elle- même partie prenante du processus unitaire en cours avec la mobilisation du 29janvier» et «examine les modalités d’un appui du mouvement syndical métropolitain pour exiger des pouvoirs publics que des réponses urgentes soient apportées aux revendications des travailleurs et population guadeloupéens. »



10/02/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 27 autres membres