CGT du Crédit Agricole Des Savoie

CA les milliards des sociétaire (MEDIAPART le 13/02/2014)

 

13 FÉVRIER 2014 | PAR PATRICK LE CELLIER

 

La Banque de France – sous la plume de Christian Noyer, gouverneur - a publié ce 12 février un communiqué (très) rassurant concernant la solidité des banques françaises. Concernant tout spécialement le Crédit Agricole (Le Monde Economie Les Echos bourse).

 

Christian Noyer

 

 

reprend à son compte l'argumentaire de Jean-Paul Chifflet, directeur général de Crédit Agricole SA (« Une méconnaissance absolue de l'organisation de la structure financière du groupe » « L'étude est bourrée d'erreurs et ne comprend rien à la façon dont les groupes mutualistes sont organisés. Il s'agit d'une structure différente des autres banques ») : les inquiétudes seraient dues à l'ignorance des économistes européens et mondiaux quant à l'originalité, aux particularités, des banques françaises...

 

Les particularités existent. J'alerte depuis trente ans pour qu'elles soient expliquées

 

 

. L'ignorance résulte de la volonté de dissimulation des responsables, du choix d'imposer l'omerta.

 

Le reste du monde ignore que le système bancaire français est d'abord coopératif, propriété de vingt millions de sociétaires. De façon surréaliste, les Français l'ignorent aussi. Les politiques font semblant de l'ignorer. Marie-Noëlle Lienemann, dans son rapport au Sénat, a fait le choix de tout couvrir quant à la trahison démocratique.

 

Le capital social des coopératives, les réserves impartageables des coopérateurs, viennent en garantie de la spéculation des prédateurs. C'est – pour le monde de la finance – la philosophie française :

 

 

mutualisation des risques et privatisation des profits.

 

Sur ce point, je dialogue depuis longtemps avec la Banque de France et c'est une doctrine constante des directeurs. La Cour de Cassation, elle-même, en est venue à considérer que la question du sociétariat n'est pas pertinente dans la gestion des banques coopératives et pour leur contrôle. Seule compterait la garantie « hors norme » (c'est le mot) apportée par les clients propriétaires du capital (les sociétaires).

 

L'avenir de notre système bancaire se joue sur cette question. Un dossier considérable et central sur lequel je vais rapidement revenir ici. Ailleurs sévit la censure, y compris au Canard Enchaîné comme vérifié il y a vingt ans. D'où quelques anecdotes croquignolesques.

 

Il est certain que les millions de sociétaires appelés à « casquer » n'ont jamais donné de consignes et jamais donné leur aval. C'est actuellement vérifié – à l'occasion des Assemblées Générales du mois de février – dans toutes les caisses locales. Dans les milliers de caisses locales.

 

Le plus incroyable est que les dirigeants (éloignés de la réalité) en sont venus à faire n'importe quoi (oubli de la redistribution des excédents, ventes de parts sociales comme placements financiers, etc.) et à dire n'importe quoi (

 

 

« les parts sociales n'ont rien à voir avec le sociétariat »,« on peut participer aux Assemblées Générales sans être sociétaire car tout est bidon » « les journalistes ne peuvent pas poser de questions car il ne peuvent pas être sociétaires »).

 

Le Figaro en vient, lui (12/02/14), à présenter le Crédit Agricole comme un groupe « fédéraliste » (?) Et BFM TV s'intéresse d'abord aux filiales du groupe Crédit Agricole

 

 

« spécialisées en gestion de fortune », fleurons évidents d'une économie sociale et solidaire.

 

Il y a perte du sens des mots comme il y a ignorance volontaire du poids des chiffres :

 

 

« Une banque mutualiste cotée en bourse », « Une coopérative vedette du CAC 40 ». Vous avez dit oxymore ?

 



01/07/2014
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