CGT du Crédit Agricole Des Savoie

CGT INFOS REGIMES SPECIAUX

Régimes spéciaux de retraite.

Faisons cesser la démagogie!

Rétablissons la vérité!

La réforme des régimes spéciaux de retraites focalise actuellement les attentions. Certains responsables du pouvoir politique s’agitent en tenant des propos provocateurs, démagogiques voire insultants. Comment ne pas être choqué par les déclarations du Président de la République au sujet des régimes spéciaux de retraites qu’il juge indignes !
Est-ce bien le rôle d’un Chef de I’Etat garant de la cohésion sociale que de diviser, d’opposer, de stigmatiser des catégories de salariés même si cette charge se situe dans le prolongement de ce que l’on a entendu de la bouche des mêmes pendant la campagne de l’élection présidentielle opposant ceux qui se couchent tôt à ceux qui se lèvent tard, le public au privé, les usagers aux salariés des transports, les immigrés aux français...?

De quels régimes spéciaux de retraites indignes parle le Président de la République?

Des retraités chapeautés d’or qui amènent dans leurs bagages des milliers d’années de SMIC? Des actionnaires des grands groupes qui se goinfrent de dividendes alors que des hommes et des femmes sont jetés à la rue?

Non, ce n’est pas de ceux là dont parlent François FILLON et Nicolas SARKOZY.
Les cheminots font partie des profiteurs qu’ils visent et qu’ils jettent à la vindicte populaire.

La CGT est pour l’égalité face à la retraite mais par le haut. Pourquoi faudrait-il accepter de travailler plus longtemps, cotiser encore plus cher et toucher moins en retraite ?

Mais en matière d’égalité, il faut tout mettre sur la table.

Par exemple, prendre en compte les éléments suivants:
• Le minimum de pension de retraite à la SNCF est inférieur de 15% au SMIC.
• Examinons le niveau des pensions directes:
o 19% sont inférieures à 1 100 euros bruts/mois.
o 54% sont inférieures à 1 500 euros bruts/mois.

                                                                                                                                                                                                                                                                                  .../…
                                                                                                                
• Les pensions de réversion (versées aux veuves ou veufs de cheminots):

o Le taux est de 50% pour 54% au régime général.
o 70 % sont inférieures à 700 euros bruts/mois.
o 50% sont inférieures à 600 euros bruts/mois.

le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire d’activité et la pension) est de 63 % à la SNCF contre 73 % pour le régime général.

• Les cotisations versées par les cheminots et l’employeur sont supérieures de 12 % à celles du régime général, ce qui fait que les prestations qui s’attachent à la possibilité de partir en retraite à 50 ou 55 ans sont entièrement financées par ces cotisations...

SUPPRIMER LES REGIMES SPECIAUX, A QUELLES FINS ?

11 convient de dire que la suppression des acquis obtenus historiquement dans les luttes de quelques 500 000 salariés se traduirait par 0.1 % d’économie. Ce n’est pas cela qui va régler la question des petites retraites. Par contre, le pouvoir en place trouverait sa tâche facilitée pour faire reculer à nouveau tous les droits des autres salariés et faire reporter l’âge de la retraite à 62 ans ou plus comme le réclame le Medef.
La moyenne d’âge de cessation d’activité des salariés du privé est de 57,6 ans (les entreprises ayant recours à différents dispositifs pour « se séparer des plus âgés »...).
A travers la remise en cause des régimes spéciaux, c’est l’opposition des salariés du public et du privé qui est visée, pour ensuite porter de nouvelles attaques au régime général avec l’allongement des années de cotisations et du départ à la retraite. Tout cela dans la perspective de 2008 (clause de revoyure de la réforme Fillon) en usant et abusant de propos réducteurs, mensongers.
Si le régime spécial des cheminots était supprimé, le déséquilibre démographique serait à la charge des assurés du régime général en lieu et place de l’Etat. Cela ne réglerait pas la question fondamentale du financement des retraites.
En réponse en interrogations légitimes de certains salariés sur l’existence ou pas de marges possibles, il est facile d’indiquer que les dividendes distribués aux actionnaires représentent plus de 30 milliards d’euros. Nous pouvons aussi y rajouter les 65 milliards d’euros d’aides aux entreprises distribuées chaque année, les 40 milliards de fraude fiscale et sociale et les 23 milliards d’euros par an d’exonération de cotisations sociales patronales.

Soit pour 2006, un total de 158 milliards d’euros.

Pas de doute, l’argent existe bel et bien pour résorber le déficit de la branche vieillesse de la Sécu qui dépasse les 2 milliards d’euros pour 2006! Et la question fondamentale qui est posée réside en une autre répartition des richesses produites et une vraie politique de développement de l’emploi.

Le Medef et le pouvoir politique veulent imposer le concept libéral préconisé par la commission européenne : une retraite par répartition faible (réduction du taux de remplacement) complétée par une épargne individuelle facultative via les fonds de pensions.
L’urgence sociale, ce n’est pas la réforme des régimes spéciaux de retraites mais beaucoup plus celle d’une augmentation du pouvoir d’achat des salaires et des pensions de retraites.



16/10/2007
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