CGT du Crédit Agricole Des Savoie

LES RETRAITES : Parlons-en

      LES RETRAITES : parlons en !!!

 

La question de l’avenir des retraites revient sur le devant de la scène, quatre ans après la loi Fillon. Ce dossier s’inscrit dans un plan plus vaste de remise en cause du social dans ce pays.

Il ne s’agit pour le gouvernement que de préparer la population aux objectifs déjà évoqués pour l’année 2008, tels que prévus par la loi Fillon : augmentation de la durée de cotisation et diminution du montant des retraites.

En matière de retraite, les accords ARRCO/AGIRC de 1996 puis la loi Fillon de 2003 ont remis en cause les droits des retraités et futurs retraités.

 

La dégradation programmée du taux de remplacement net pour une retraite à 60 ans commence à faire sentir ses effets (indexation sur les prix, allongement de la durée de cotisations, décote, etc…).

 

Génération

1938

1955

1995

Année de liquidation

1998

2015

2045

*Taux remplacement Salaire non cadre du privé

81.5 %

66.5 %

47 %

Taux remplacement Salaire cadre du privé

55 %

42.5 %

35 %

Fonctionnaire

81 %

61 %

53 %

Fonctionnaire (20 % de primes)

67.5 %

52 %

55 %

*Le taux de remplacement, C’est le montant de retraite  versée par rapport au salaire de référence

 

Le MEDEF en rajoute en appelant lors de son assemblée de rentrée à un report de l’âge de départ en retraite à 61 voire 62 ans. Il propose un système reposant sur trois piliers :

1/ Un régime obligatoire le plus bas possible.

2/ Un deuxième échelon fondé sur l’épargne individuelle et collective.

- comment les salariés peuvent ils y contribuer, quand on connaît la pression sur les salaires et le pouvoir d’achat ?

3/ Un cumul emploi retraite.

- mais pour quel type d’emploi ? Encore des petits boulots ? Comment un salarié de 60 ans, déjà éjecté de son entreprise, va-t-il pouvoir trouver un emploi ?

 

Notre pays a fait le choix d’un système lié au travail, il y a plus de 60 ans, et la CGT continue de penser qu’il s’agit du plus juste. Nous ne pouvons pas laisser organiser un système social où les chômeurs paieraient pour les chômeurs, les malades pour les malades et les riches pour personne !!

 

LA SOLIDARITE ENTRE REGIMES : QUI AIDE QUI ?

 

Le système des compensations entre régimes a été mis en place il y a un peu plus de 30 ans par le premier ministre de

l’époque, Jacques Chirac. Il s’agissait de tenir compte des différences démographiques entre les régimes.

 

Ceux qui participent à la compensation

Ceux qui reçoivent de la compensation

Régime général : 45.92 %

Régimes spéciaux : 46.88 %

Autres régimes (professions libérales) : 7.30 %

Exploitants agricoles : 69.4 %

Commerçants, artisans, cultes : 24.3 %

Régimes spéciaux : 6.3 %

 

Les salariés financent donc de façon importante les retraites des non salariés. Solidarité, oui, mais ne faut-il pas alors tout mettre sur la table ?

 

 


POURQUOI DEFENDRE LA REPARTITION ?

C’est un système efficace et pérenne, contributif et solidaire.

 

REGIME PAR REPARTITION

C’est un système collectif garanti par la puissance publique, l’argent des retraités est réinvesti dans les pensions donc dans la consommation.

REGIME PAR CAPITALISATION

C’est un système individualisé soumis aux aléas boursiers, l’argent des retraités est placé en Bourse et le rendement est fonction de l’évolution de celle-ci.

Ce sont des droits sur l’avenir.

C’est un choix individuel. Sans argent mis de côté, pas de retraite.

Vos droits, à partir des cotisations sont calculables, tant dans le régime général que pour les complémentaires.

Les marchés financiers sont, par définition, fluctuants, un salarié qui confie sa retraite à ces fonds ne connaît pas les montants qu’il percevra. Lors du scandale d’Enron, les salariés ont perdu l’ensemble de leur retraite.

C’est un régime solidaire qui prend en charge les aléas de la vie (ex. temps partiel, chômage…), d’une manière adaptée à notre époque.

C’est un système individuel qui ne prend pas en compte les aléas de la vie.

 

 

LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION

 

C’est un fait, et c’est une excellente chose. L’amélioration des conditions de vie, d’hygiène, les progrès des sciences et de la médecine y sont pour beaucoup. Le nombre de retraités est passé de 12.6 millions en 1999 à 13.4 millions en 2004 (source Ministère de la Santé et INSEE). Mais contrairement à d’autres pays européens, la part de la population en âge de travailler (20 à 59 ans) augmente : elle est passée de 52.3 % en 1957 à 54 % en 2007. Alors, vraiment pas assez de salariés pour financer le système par répartition ?

 

QUE PROPOSE LA CGT ?

 

 

1- Garantir à tous les salariés un taux de remplacement de 75 % à 60 ans pour une carrière complète avec un minimum au Smic.

2- Tous les éléments de salaire doivent être soumis à cotisation (primes, intéressement, stock-options, épargne salariale, etc…).

3- Pour le Privé, calcul du taux de remplacement sur les 10 meilleures années (au lieu de 25 ans, instauré progressivement depuis 1993 par la réforme Balladur).

4- Garantir la retraite à 60 ans, avec départs anticipés pour reconnaître la pénibilité du travail.

5- Des droits adaptés aux besoins d’aujourd’hui : prise en compte par exemple des périodes d’étude et la reconnaissance de la sécurité sociale professionnelle.

6- Garantir le pouvoir d’achat des retraités.

7- Démographie : De 1947 à 1990, les cotisations n’ont cessé de progresser. Chaque génération cotisant plus avait aussi en retour une amélioration de ses droits (le taux plein du régime général est passé de 20 % en 1945 à environ 50 % aujourd’hui). Consacrer à la retraite une part supplémentaire de P.I.B. (4 à 6 points) permettrait de relever le défi démographique.

8- Taxer différemment les entreprises faisant ou non des investissements industriels productifs (suppression des 27 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires).

9- L’emploi et les salaires au coeur d’un financement solidaire : un million d’emplois supplémentaires avec un salaire de 1 500 € rapporterait 5 milliards pour la retraite et 3 milliards d’économies sur le chômage, ré injectables dans l’économie.

10- Un financement plus solidaire, plus équitable : la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est passée de plus de 68 % en 1980 à 60 % en 2005 ! La CGT propose une réforme des cotisations qui tienne compte de la valeur ajoutée et de la masse salariale des entreprises. Un taux différent serait appliqué en fonction du poids de la masse salariale dans la valeur ajoutée (cotisation plus faible si masse salariale plus forte).



20/11/2007
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